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analyse d'une étude

Une étude pour prendre du recul

Les études sur l'impact environnemental du numérique ont proliféré ces dernières semaines. La plus originale à nos yeux est celle qui porte sur la perception de l'impact environnemental de différentes pratiques numériques.

Elle a été réalisée par SciencesPo pour l’ADEME en mai 2024 auprès de 1879 répondants d’un panel représentatif de la population française métropolitaine âgée de 18 ans et plus. Vous pouvez la télécharger ici.

Un thème qui préoccupe

On y découvre que le problème de l’impact environnemental du numérique est une préoccupation pour 85,8% des personnes interrogées. Près de 70% des répondants pensent que le problème va aller en s’aggravant, en particulier les moins de 35 ans, les diplômés de l’enseignement supérieur et les CSP+.

La suite de l’étude est axée sur les achats d’équipements numérique et la compréhension de leur fabrication et de leur cycle de vie. L’usage qu’on en fait est traité de telle manière qu’on peut difficilement en tirer des conclusions.

La formulation des questions sur les usages est discutable. Ainsi, « Regarder une vidéo en HD ou Ultra HD » est perçu comme ayant le plus fort impact et « Regarder une vidéo sur internet en 4G » comme ayant le plus faible impact, alors qu’il s’agit potentiellement de la même chose. On mélange résolution et mode de transport dans la plus grande subjectivité.

Dans la partie de l’étude qui s’intéresse aux pratiques personnelles, tous les usages numériques présentés sont perçus comme ayant un impact environnemental élevé ou très élevé.

Comme beaucoup d’autres études, celle-ci se focalise sur l’impact des équipements, de leur fabrication et sur l’importance de la prolongation de leur durée de vie, au détriment de leur utilisation.

Un besoin d’information

Pour 89,2% des répondants, il est important de comprendre les effets environnementaux pour adopter des comportements responsables. Ce n’est pas une surprise : On ne peut pas résoudre un problème qu’on n’a pas compris.

On apprend que 80,7% des répondants se disent peu ou pas informés du cycle de vie (c’est à dire des impacts) des plateformes de streaming, des réseaux sociaux et de services de messagerie… traités indistinctement.

Un besoin d’action

A la question de « qui doit agir ? », ce sont les fabricants d’équipements et les éditeurs de services qui sont cités en premier, suivis de l’Etat pour de la régulation. Les utilisateurs, particuliers et entreprises, n’arrivent qu’ensuite. Les moins de 25 ans sont particulièrement favorables à une régulation par l’Etat. Pour eux, il s’agit de la priorité N°1.

Dans le détail, les actions proposées par l’enquête sont toujours envisagées au niveau des individus, pas de l’Etat ou des diffuseurs de contenus.

Familles de pratiques et de sensibilités

L’étude se conclue par un classement de la population en 4 typologies en fonction des pratiques numériques et de leur conscience environnementale.

  • Les « concernés » sont plus particulièrement des 18-25 ans ayant au moins Bac +2
  • Les « frugaux » ont plutôt plus de 45 ans
  • Les « conscients sans pratique » n’ont pas de caractère distinctif
  • Les « indifférents » se trouvent plutôt chez les plus de 65 ans et les non diplômés.

Ce qu’il faut retenir

Ce que l’étude révèle très clairement, c’est :

  • une grande préoccupation des Français et en particulier des moins de 35 ans pour les impacts environnementaux du numérique,
  • un manque d’information sur le sujet, qui conduit à un manque de compréhension des enjeux,
  • une forte attente pour une action régulatrice de l’Etat et plus de sobriété / d’écoconception de la part des fabricants d’équipements et des fournisseurs de services numériques.

Le sujet est pris au sérieux par les Français qui attendent de l’aide pour réduire l’impact de leurs pratiques numériques. Ils comptent sur l’Etat, les fabricants et les fournisseurs de service. Les réglementations comme les lois REEN et AGEC vont dans le bon sens si elles sont appliquées. Les fabricants d’équipement peuvent évidemment améliorer les consommations d’énergie et la réparabilité. Les fournisseurs de services numériques peuvent proposer des configurations sobres par défaut. Quant aux diffuseurs de contenus numériques, ils peuvent choisir des solutions écoresponsables.

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